Cours sur la photo numérique

Cours de photographie (2005-2011)

Exercice 10 : photographie et ready-made

Les appareils légers ont permis à de nombreux photographes de développer une pratique de glaneur : capter des images du réel comme autant d’objets trouvés.

Le ready-made est une pratique apparue de manière informelle à la fin du 19eme (Degas) et radicalisée par Duchamp. Geste violent, refusant le savoir faire séculaire des artistes, testant les limites des l’art et de ses institutions de légitimations, il va ouvrir un continent entier que plusieurs générations d’artistes vont explorer.

L’appareil photographique sera leur Winchester. Les années 80’, en surexploitant le ready-made, l’a tué pour quelques décennies.

La relation entre photographie et ready-made est évidente. La photographie suspend ce qui est placé devant l’appareil, le déplace de son contexte d’origine, pour lui donner un sens nouveau par le cadrage, la lumière, mais aussi par son déplacement d’un lieu à un autre : depuis l’atelier jusque dans le musée, depuis la rue jusqu’à votre écran luminescent. Encore une fois, c’est le caractère " automatique " de l’image photographique, son statut de trace, d’empreinte, d’objet dénué de gestuelle artistique, qui va la placer au coeur du débat. En 1990, les Becher reçoivent le grand prix de sculpture à la Biennale de Venise. C.Q.F.D.

L’exercice

Comme d’habitude, 10 images sont attendues en réponse à cet intitulé d’exercice. Trouvez un " mode opératoire " cohérent. Installations métaphorique, objets trouvés en rue, assemblages improbables, partie d’un tout devenant autonome, etc.

Durée

2 semaines.

Résultat

L’évaluation portera sur la capacité à faire un usage personnel et/ou détourné du thème du readymade. Ni virtuosité, ni originalité à tout crin n’est nécessaire. On évitera de nouveau les fameuses " réponses techniques ". Pousser le bouton en répondant aux critères n’est pas suffisant.

Par stephane, 7 mars 2010