Gregory Crewdson
Photographe américain né en 1962, étudiant puis actuellement professeur à la Yale University.
Crewdson produit des images : grandes (1 mètre sur 2 ou plus), en couleur, très construites, typiques de la génération des années 90’.
Un fort sentiment d’artificialité se dégage des images de Crewdson. La mise en scène est appuyée par une disposition qui doit plus au cinéma Holywoodien qu’à la banlieue américaine, qui est pourtant son décor principal.
La couleur est particulièrement construite dans ces images, qui appuie la construction narrative de l’image (personnages en avant-plan et arrière-plan pointés par des éclairages d’ambiance ou directionnels), et joue sur la balance des blancs pour séparer les parties de l’image.
La banlieue est son décor, la vie des classes moyennes, son désenchantement, ses tares cachées, sa violence souterraine sont mis en scène de manière lisse et distanciée. Les plans sont généraux, les personnages en pied, les personnes peu expressives. La nudité y est largement exploitée, aussi bien en intérieur qu’en extérieur, pour l’étrangeté qu’elle procure : sans fard, debout, dans une lumière bleutée.
On peut rapprocher le travail de Crewdson du cinéaste David Lynch, pour son exploitation de la normalité et de l’anormalité dans la middle class américaine. "Blue velvet" en particulier.
On peut aussi voir une influence de Edward Hopper, dans la construction, l’aspect narratif et le travail fin de la lumière.